Conformément à l’article 44 de la Constitution, Roch Marc Christian Kaboré a juré, «devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso».
Loin d’être une simple formalité, lui a ensuite rappélé Kasoum Kambou, le président du Conseil constitutionnel, «le serment que vous venez de prêter marque le début officiel de votre mandat en tant que chef d’Etat. C’est l’ultime étape avant l’exercice de vos fonctions de Président du Faso.»
Kassoum Kambou explique aussi que le contenu de ce serment traduit toute la mesure de des responsabilités du président devant le peuple burkinabè. «Vous êtes lié par ce serment et je voudrais à ce sujet rappeler les propos de Monsieur Follett Ken qui disait ceci, "Prêter serment, c’est mettre son âme en péril. Ne faites jamais un serment à moins d’être capables de mourir plutôt que de vous parjurer". Ainsi, dès lors que vous prêtez serment vous sacrifiez votre liberté», a-t-il prévenu.
Il a ajouté que, dans cette fonction aussi noble que délicate, M. Kaboré incarnera la Nation toute entière et ses valeurs. «Aussi, vous portez désormais le destin de tout un peuple attaché aux valeurs de démocratie, de liberté, de paix et de justice. Vous êtes le garant de toutes ces valeurs consacrées par notre loi fondamentale. Placez les intérêts du peuple burkinabè qui vient de vous porter une seconde fois aux plus hautes fonctions du pays au-dessus de tout autre. Les termes du serment que vous venez de prononcer doivent être votre boussole tout au long de votre mandat», lui a-t-il conseillé.
Le président réélu avec 57% des voix, a pour sa part promis de placer la réconciliation nationale au cœur de ses actions.
Il annonce une large concertation dans les mois à venir. Mais, prévient-il, cette réconciliation ne se fera pas en passant sous l’éteignoir les crimes économiques, les crimes de sang qui continuent de pourrir les relations entre certains Burkinabè.
Il a également attiré l’attention sur les dangers du repli identitaire et de la stigmatisation de certaines ethnies du Burkina. Il a promis de renforcer la lutte contre la corruption et l'incivisme et d’accorder une attention particulière à la justice.
La cérémonie de prestation de serment s'est déroulée en présence de 10 chefs d'État de la sous-région: Tchad, Togo, Libéria, Guinée Bissau, Mauritanie, Ghana, Guinée Conakry, Sénégal, Niger, Côte d'Ivoire.